Monique Dollé Lacour, c’est de l’émergence à l’état pur. Ce sont de grands carrés de liberté.
On pourrait bien sûr commencer par se croire dans l’imaginaire oublié, mais présent de la préhistoire, avec cette réversion des couleurs due à l’éblouissement d’un dehors retrouvé à l’intérieur même du regard, mais il n’y a rien de primitif, aucune naïveté prétendue dans cette luminescence tranquille qui ruisselle sur les parois de notre mémoire.
C’est une peinture dont nous sommes le dessin délivré de son propre savoir, une nature qui n’obéirait pas à la loi du plus fort.
Ce qui est dit, c’est la rencontre entre l’inconnu et ce qu’on sait avant même de le voir se détacher de l’obscurité où nous sommes, c’est l’unité primordiale qui relie l’eau souterraine et le roc de toute écriture, et c’est comme un pressentiment traversé, pas du tout un langage dont nous aurions trouvé la clé pour mieux en ignorer le texte.
C’est une remontée vers la parole. Ce n’est une peinture abstraite que pour nous laisser en construire sur-le-champ la figuration, et en parcourir du premier coup d’œil l’histoire d’ici jusqu’à nos jours.